MALDOROR >


Photocollages inspirés de Les chants de Maldoror par le comte de Lautréamont

 

... pendant que des légions de poulpes ailés, ressemblant de loin à des corbeaux, planent au-dessus des nuages, en se dirigeant d’une rame raide vers les cités des humains, avec la mission de les avertir de changer de conduite, le caillou à l’œil sombre, voit deux êtres passer à la lueur de l’éclair, l’un derrière l’autre ;

 

Lautréamont, Les chants de Maldoror.

Et quand je commets un crime, je sais ce que je fais : je ne voulais pas faire autre chose! Debout sur le rocher, pendant que l’ouragan fouettait mes cheveux et mon manteau, j’épiais dans l’extase cette force de la tempête, s’acharnant sur un navire, sous un ciel sans étoiles. Je suivis dans une attitude triomphante, toutes les péripéties de ce drame, depuis l’ins- tant où le vaisseau jeta ses ancres, jusqu’au moment où il s’engloutit, habit fatal qui entraîna, dans les boyaux de la mer, ceux qui s’en étaient revêtus comme d’un manteau.

 

Lautréamont, Les chants de Maldoror.

Et quand je rôde autour des habitations des hommes, pendant les nuit orageuses, les yeux ardents, les cheveux flagellés par le vent des tempêtes, isolé comme une pierre, au milieu du chemin, je couvre ma face flétrie, avec un morceau de velours, noir comme la suie qui remplit l’intérieur des cheminées : il ne faut pas que les yeux soient témoins de la laideur que l’Être suprême, avec un sourire de haine puissante, a mise sur moi.

 

Lautréamont, Les chants de Maldoror.